Claire Chevrier pose depuis une trentaine d’années son regard sur le paysage, qu’il soit urbain ou sauvage, intérieur ou extérieur. A la manière d’une cartographe, elle saisit la ville sans jugement ni mise en scène. Diplômée des Beaux-Arts de Grenoble en 1987, l’artiste expose régulièrement en France (dont Spazio di rappresentazione, au musée des Beaux-Arts de Nantes en 2009), mais aussi à l’étranger, comme à la Villa Médicis à Rome, dont elle a été pensionnaire en 2007-2008. Parallèlement, elle enseigne depuis 2012 à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles.
Installée depuis 6 ans à Mayet dans la Sarthe, Claire Chevrier est l’une des artistes à avoir rejoint le collège Art public du Pôle arts visuels. La place de l’Homme dans l’espace public est pour elle un thème riche : Comment occupe-t-on l’espace, qu’il soit intérieur ou extérieur ? Comment est-il pensé ? Comment est-il traversé par des enjeux de politique et de pouvoir ? Dans ce contexte, l’art peut s’y immiscer de manière gratuite et éphémère, et pas seulement sous la forme d’une œuvre monumentale. L’artiste réalise actuellement un roman-photo qui superpose des images des territoires autour de Calais et des extrais du livre Le Camion de Marguerite Duras, portrait d’une France des années 1970 dont les tensions font écho à l’actualité. Cette commande du CNAP et de PEROU (Pôle d’exploration des ressources urbaines) sera à la fois affichée à Calais et éditée lors d’expositions et de projets.
Pascaline Vallée
