La production d’œuvres ou d’expositions dans les arts visuels relève d’un large champ de compétences, de contextes, d’économies. Autant de variables amenant à faire appel à différents types de métiers (régisseur.sse.s, chargé.e.s de production, coordinateur.trice.s, chargé.e.s de programmation) qui s’exercent sous différents statuts.
La production se caractérise par la pluridisciplinarité et la diversité de ses intervenants induisant des modalités d’accompagnement des pratiques artistiques très variées. Chaque projet est unique, façonné sur mesure et passe nécessairement par un suivi adapté et une reconfiguration permanente des actions mises en œuvre.
La production s’attache à traduire une intention par sa mise en œuvre technique dans le respect des objectifs artistiques, scientifiques, des délais et budgets impartis. Elle couvre toutes les temporalités du projet depuis son élaboration curatoriale ou artistique jusqu’au suivi de production voire la conservation. Et, malgré le caractère univoque de chaque projet, la production d’œuvres ou d’expositions suit un schéma organisationnel qui peut se décliner en quatre grandes étapes :
– étude de la faisabilité (technique, calendaire et financière)
– gestion de l’exploitation (espaces de stockage, ateliers de fabrication, espace d’exposition, sécurité des locaux et du public, maintenance du bâtiment et des œuvres etc.)
– réalisation, répartition et suivi de la chaîne de production (protocoles de prêts et transports d’œuvres, achats et/ou locations de matières, matériels et prestations, fabrication des œuvres, mise en espace/scénographie, coordination de la transmission des informations des étapes du projet, démontage)
– organisation, coordination et suivi administratif, juridique et comptable de l’ensemble des moyens techniques, humains et financiers (engagements et suivi des dépenses, assurances, recrutements, demandes de subventions, partenariats, contrats, droits de diffusion, fees, etc.)
Présentées par certaines publications de références comme « Projet d’exposition – guide des bonnes pratiques »1 ou « abc de l’exposition »2, les multiples compétences et savoir-faire spécifiques des professionnels de la production restent toutefois difficiles à répertorier et à valoriser.
Au sein du Pôle arts visuels, le collège Production souhaite, à court terme, mettre en place des groupes fermés Facebook pour, d’une part, mutualiser des compétences et des services et, d’autre part, développer le covoiturage afin de faciliter l’accès à des événements artistiques et culturels en région. Son chantier prioritaire est de constituer un annuaire de professionnels lié au secteur de la production (comme par exemple un fournisseur bois, un prestataire vidéo, un encadreur etc.). A plus long terme, son ambition est de mettre en place des partenariats avec des professionnels identifiés pour contribuer à la reconnaissance de l’activité de production artistique et de ses besoins en vue de bénéficier de tarifs préférentiels, tout en participant à l’élaboration d’une charte des bonnes pratiques.
1 – Guide co-édité par la Fédération des entreprises publiques locales (EPL) et l’Association Scénographes sous l’égide du Service des Musées de France (SMF) du ministère de la Culture et de la Communication, la Mission interministérielle pour la qualité des constructions publique s (MIQCP) et du comité national français de l’ICOM (Organisation internationale des musées et des professionnels de musée), 2014.
2 – Guide publié par l’Agence culturelle d’Alsace, 2007
