Cette rencontre propose de prioriser l’enjeu du soin dans le travail de l’art, reléguée toujours tout en bas de nos to-do list, parce que jamais considéré comme une urgence dans le flux constant de nos activités, projet après projet.
Nous proposons ici de donner un temps de parole à différent·es professionnel·les invité·es, de partager ensemble quelques réflexions sur les réalités du travail visible et invisible des artistes, coordinateurs, coordinatrices, médiateurs, médiatrices, enseignant·es, étudiant·es…
Il s’agit ici de tenter de décrypter nos quotidiens et les différentes spécificités du travail de l’art, potentiellement vecteur de souffrances systémiques. Nous essayerons de mieux les comprendre, de les rendre tangibles et de trouver, in fine, des solutions possibles d’amélioration de notre milieu ?
La parole se libère depuis peu sur les questions de dysfonctionnement organisationnel, de fatigue chronique, de harcèlement professionnel, ou de santé mentale des travailleurs et travailleuses de l’art et aussi sur le sentiment de solitude et d’anxiété sur le futur de nos professions à l’air « covid ». Il ne s’agit pas ici de faire le tableau d’une désolation globale, mais bien plutôt de reconnaître la nécessité de prendre soin du travail de l’art et de reconnaître les différentes réalités vécues de la communauté artistique.
Nous souhaitons poser les jalons d’un échange collectif pour travailler autrement et mieux, que ce soit dans son atelier, dans les bureaux administratifs d’un lieu de diffusion, une salle d’exposition, ou dans un couloir des beaux-arts. Il nous est apparu essentiel d’inviter autour de cette table des professionnel·les de différents domaines de l’art actuel : de l’administration, médiation, enseignement, pratique artistique, coordinateurs, coordinatrices, critiques, engagé·es sur ces questions.
Nous espérons ainsi reconnaître la grande diversité de parcours et réalités pour mieux comprendre et évaluer les mécanismes, les habitudes, les impératifs qui peuvent s’imposer à nous dans le travail de l’art.
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Intervenants (Par ordre alphabétique)
→ V.Jourdain
Travailleuse culturelle, travailleuse autonome/auto-entrepreneuse, salariée du monde associatif et travailleuse non rémunérée, V.Jourdain prends part à des groupes de réflexion sur les conditions du travail de l’art principalement entre la France et le Québec, anime et participe à des groupes de discussions dans la communauté des artistes et travailleur.euses de l’art. Elle a co-créé une formation avec le réseau des centres d’artistes du Québec sur cet enjeu et participe également à des projets d’ateliers et de publications. Elle souhaite contribuer à la mobilisation actuelle des travailleur.euses en arts actuels visant à mieux déceler les pratiques et les normes tacites, les zones visibles et invisibles du travail de l’art, les conditions spécifiques à nos professions qui sont parfois propices à développer des dysfonctionnements dans notre rapport au travail.
→ Clovis Maillet
Artiste, chercheur en histoire, professeur d’histoire et théorie des arts à l’Ecole Supérieure d’Art et de Design d’Angers et à la HEAD Genève, il participe à la programmation du Mois du genre avec l’Université d’Angers. Il a publié La Parenté Hagiographique en 2014 (Brepols) et Les Genres Fluides, de Jeanne d’arc aux saintes trans est en 2020 (Arkhê). Avec Louise Hervé, il pratique la performance, l’installation et réalise des films depuis de début des années 2000 et a publié Attraction Etrange (JRP Ringier) et Spectacles sans objets ( éditions P /Pork Salad Press).
→ Joana Monbaron
De formation académique en histoire de l’art, Joana Monbaron est actuellement doctorante au Centre d’Etudes Sociales de l’Université de Coimbra. Elle a notamment supervisé la recherche de terrain précédant la programmation artistique de la treizième édition de la Biennale européenne Manifesta à Marseille. Cette recherche, devenue recherche-action, a été le socle du programme d’éducation et de médiation de Manifesta 13 à Marseille en 2019-2020. Rebaptisé Le Tiers Programme, cet ensemble de projets interdépendants insistait sur la multiplicité radicale des savoirs locaux. Avec Yana Klichuk et Alina Belishkina, elle est l’une des curatrices invitées du Forum des Pratiques Curatoriales organisé par le Centre National d’Art Contemporain à Saint-Pétersbourg (NCCA) en 2020, intitulé « Educational U-turn. Who else is producing knowledges in culture? ».
→ Céline Redureau
Salariée au sein de différents collectifs associatifs artistiques et culturels (cies, lieux de diffusion, festivals) depuis 15 ans, Céline Redureau est actuellement coordinatrice de POL’n. Son travail consiste à apporter toute la matière nécessaire pour parvenir à fédérer le collectif et faciliter la prise de décision.
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Programme
→ 9h-9h15 : Présentation de la journée par Nathalie Le Berre et V.Jourdain
→ 9h15-11h30 : Interventions de V.Jourdain, Clovis Maillet, Joana Monbaron et Céline Redureau
→ 11h30-12h30 : Mise en place des ateliers
→ 13h30-15h : Ateliers
→ 15h-15h30 : Partage collectif
Date : Jeudi 7 octobre 2021
Horaires : 9h-15h30
Lieu : Pôle associatif Désiré Colombe, 8 rue Arsène Leloup, Nantes
Entrée gratuite sur inscription (dans la limite des places disponibles)
Pass sanitaire obligatoire
Masque obligatoire