Pour le #7 de sa publication, A2 ouvre ses pages à l’Atelier Barreau Charbonnet qui a choisi de les partager avec le maitre verrier Simon Muller d’Arcam Glass. Leur proposition, expérimentale, brute et généreuse, interroge le processus créatif, mêlant la vase de la Loire au verre en fusion, dans des alchimies, des constructions, des hybridations aussi improbables que fumantes…
Intentions : « Notre projet pour la publication A2 s’inscrit dans une démarche artistique que nous développons depuis quelques années et à travers plusieurs projets de constructions et d’expérimentations. Cette démarche dite « vernaculaire » est celle de construire avec de la vase, les sédiments de la Loire que nous allons extraire à la main sur les berges. Nous voulons magnifier cette boue. Fruit de l’érosion, elle est vivante et intarissable. Elle contient les traces et les messages de temps immémoriaux qu’aujourd’hui les archéologues s’empressent de consulter. Résultat de siècles d’accumulation et de sédimentation, de micro organismes d’origine végétale et animale, cette vase nous fascine! Le climat actuel ayant pour conséquence une réduction importante du débit du fleuve, le bouchon vaseux refait surface. La vase abonde, congestionne les prises d’eau des stations de pompage et contraint les déplacements de la faune aquatique, la navigation et la bonne irrigation des terres environnantes. Notre projet est simple : construire avec la vase. Les expérimentations sont pour nous multiples : la vase fraîche et flasque est dégorgée de son eau, mélangée à des fibres pour la structurer, façonnée en unités de fabrication (briques, tuiles, sections …), utilisée comme un enduit, séchée, cuite au feu… Pour notre A2 nous choisissons de faire dialoguer le verre en fusion à 1 400 degrés et la vase. »