Ce beau catalogue est publié à l’occasion de l’exposition Iris Levasseur. Chorégraphies organisée par le musée de Tessé du Mans (juillet 2024 – janvier 2025). Le format presque carré de l’ouvrage rend compte avec justesse des grands formats horizontaux adoptés par l’artiste. La couverture est conçue pour être dépliée afin de percevoir l’étendue du dessin Improvisation (2023), analysé en fin d’ouvrage par Anaïs Verdoux, la commissaire générale de l’exposition. La maquette diversifie les registres et les formats des illustrations sans systématisme tout en respectant l’ordre d’apparition des œuvres au sein des six sections du parcours – Chorégraphie, D’après, Rebelle, Reflets, Introspection, Métaphores du monde. Le texte du commissaire Philippe Piguet introduit l’édition en soulignant l’omniprésence de la figure humaine dans ce travail qui puise dans les modèles de l’histoire de l’art tout en faisant de « l’espace de la peinture […] la scène d’un théâtre » (P. Piguet). L’essai d’Anaïs Verdoux, pénètre dans l’atelier de l’artiste et révèle sa façon de procéder à travers une analyse approfondie de l’œuvre Improvisation : corpus de milliers de photographies, croquis, recours à des modèles familiers, couleurs de l’aquarelle rehaussées de pigments ou de crayon. L’article de Nicolas Surlapierre, directeur du Mac Val qui a invité l’artiste en 2020 au musée des beaux-arts de Besançon, clôt l’ouvrage en posant sur ce travail un regard personnel et érudit. Les représentations de corps mutilés dans les dernières séries d’Iris Levasseur l’amènent à considérer le dessin comme une « sépulture » et une « résurrection » de la photographie (il convoque alors Francis Bacon), une archéologie faisant remonter à la surface les formes et les attitudes enfouies (Jean-Paul Demoule), ou comment « l’art pourrait perdre connaissance pour se réveiller comme au lendemain d’une fête ? » (N. Surlapierre).