L’Université d’Angers, précurseur des attendus énoncés dans la convention cadre « Université lieu – de culture » mène depuis des années une politique culturelle résolument ambitieuse en faveur des arts visuels (membre du Pôle Arts Visuels). Depuis plus de dix ans, ses deux bibliothèques disposent d’espaces dédiés à la création et aux expositions : Galerie 5 pour la création contemporaine et Galerie Dityvon pour la photographie contemporaine. Au-delà de la présence d’œuvres d’art dans ces espaces, un dispositif de résidence d’artiste est renouvelé chaque année, sous diverse forme, pour permettre de sensibiliser la communauté universitaire à la notion de projet et de création artistique, l’objectif restant de favoriser la rencontre entre étudiant·e·s, artistes et enseignant·e·s – chercheur·euse·s (EC).
Face à un contexte de crise inédite, l’université d’Angers a dû s’adapter pour assurer la continuité de ses missions (Formation / Recherche/ Culture/ Coopération internationale/ Insertion professionnelle) et poursuit aujourd’hui l’ambition d’accueillir un·e photographe en résidence de création pour témoigner, à sa façon, de l’impact de la pandémie sur une génération entière d’étudiant·e·s. Ce ou cette photographe s’appuiera sur les recherches conduites
par les EC de l’Université d’Angers sur cette thématique et pourra s’appuyer sur la collaboration de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design -Tours Angers Le Mans, site d’Angers (ESAD-TALM).
1- Contexte et thématique de travail
Le contexte : Dans le cadre de la crise sanitaire que nos sociétés traversent, le monde universitaire a été particulièrement impacté avec, notamment, des étudiant·e·s n’ayant plus la possibilité d’accéder ni à leur campus, ni aux services du CROUS. Ces circonstances pandémiques sont venues profondément bouleverser la vie étudiante quotidienne dans tous ses aspects.
Les pratiques pédagogiques ont été transformées par un passage contraint à l’enseignement à distance, les activités sportives, récréatives et culturelles comme l’ensemble des liens sociaux ont été entravés, la communication rendue plus difficile et l’isolement renforcé. Certain·e·s étudiant·e·s ont quitté leur logement et rejoint leur famille pour rendre le « confinement universitaire » plus supportable. Les conséquences socio-économiques de la crise ont également généré la perte des emplois étudiants qui souvent leur permettaient de subvenir à leurs besoins. L’ensemble de la communauté universitaire a essayé de s’adapter de façon continuelle et d’inventer dans cette situation éprouvante par son caractère durable et incertain. La situation pandémique a eu des effets psychologiques, sources de vulnérabilité mais aussi de créativité.
Les perspectives scientifiques :
Cette commande s’inscrit dans le cadre d’un partenariat original entre la Société Fédérative de Recherche Confluences, qui réunit les laboratoires de Lettres Langues et Sciences Humaines et Sociales (LLSHS), la direction de la culture de l’UA et l’ESAD-TALM. Elle vise à croiser les recherches des chercheur·euse·s en LLSHS et des artistes.
Le temps de la vie étudiante est d’importance psychique et sociale car il joue un rôle central dans la construction identitaire des jeunes adultes. Il est caractérisé par des changements majeurs sur le plan relationnel, avec un éloignement et une décohabitation d’avec la famille, avec le choix d’une formation qui a nécessité une projection professionnelle, avec la nécessité d’établir de nouveaux liens sociaux et de s’engager vers des études mobilisant plus d’autonomie.
C’est une période particulière marquée par des changements majeurs liés à l’émancipation et à l’affirmation de soi qui met le sujet en situation d’épreuve psychique et sociale. Des réflexions scientifiques actuelles, notamment dans le cadre du programme EnJeu[x], interrogent l’influence de la pandémie sur les liens psychiques qu’entretient l’étudiant·e avec l’espace-temps.
La thématique de travail : Les étudiant.e.s et la pandémie
C’est cette thématique de recherche que le photographe en résidence devra poursuivre, se saisissant des situations diverses des étudiant·e·s de l’Université d’Angers face à la pandémie. Les étudiant·e·s devront être sujets mais aussi acteur·rice·s, en étant associé·e·s au projet de l’artiste de plusieurs manières : témoignages, échanges, rencontres, work-shop avec le.la photographe, en fonction de ses propositions.
Au sein de la SFR (Structure Fédérative de Recherches) Confluences, les enseignant·e·s-chercheur·euse·s du programme Enjeux et de la chaire AGIR seront les partenaires privilégiés de l’artiste pour nourrir la réflexion sur cette génération étudiante confrontée à la pandémie.
2- Forme de la résidence et exposition consécutive
L’appel à résidence s’adresse à tout artiste professionnel engagé dans le champ de la photographie, sans limite d’âge.
La résidence durera quatre semaines complètes – ou 20 journées – réparties sur une période de 4 mois maximum entre septembre et décembre 2021. Durant cette période, l’artiste sera hébergé à l’hôtel ou en appartement hôtel.
Un forfait pour les déplacements sera calculé en fonction de la provenance de l’artiste.
Son travail de recherche s’effectuera sur les deux campus universitaires St Serge et Belle-beille.
Il disposera si besoin en journée de salles réservables à la MRGT (Maison de la recherche Germaine Tillon), et pourra s’appuyer sur les ateliers de l’Ecole TALM (studios numériques, studio argentique relancé, studio prise de vue).
Une exposition consécutive sera organisée à l’aube de l’année 2022, ou à la Galerie 5 ( sur le créneau de janvier 2022) ou Galerie Dityvon (créneau d’avril 2022).
D’autres formes de valorisation de ce travail commun entre l’artiste et les enseignant·e·s-chercheur·euse·s et l’ESAD-TALM pourront être imaginées (workshops, édition, œuvres présentées en extérieur etc.).
3- Modalités financières
La bourse de recherche et de création s’élèvera à la somme de 6.000€ , répartie ainsi : 3000€ d’Aide à la production, 3000€ d’Honoraires, versés dès le début de la résidence.
Dans un second temps, la somme de 1000 € pour Droit de diffusion sera versée à l’artiste, celui-ci consentant à laisser l’une de ses photographies à l’établissement à l’issue de l’exposition. Un budget ultérieur sera consacré à la réalisation d’un ouvrage réunissant les photographies de l’artiste et des textes en résonance des chercheur·euse·s.
4- Candidature
Le.la photographe devra adresser
→ son CV
→ un book de présentation des ses travaux antérieurs
→ une note d’intention correspondant aux attendus de l’appel à résidence
→ son N° de Siret et de sécurité sociale permettant l’édition de factures par l’UA
5- Calendrier
→ 25 juin 2021 : date limite de réception des candidatures
→ semaine du 6 juillet 2021: réponse aux candidat·e·s
→ semaine du 12 juillet 2021: visite sur site de l’artiste photographe et planning de présence à caler
→ septembre /décembre 2021 : résidence de création
→ janvier 2022 (à mars) ou avril 2022 (à juin) : exposition
Date limite de candidature : 25 juin 2021
Dossier à envoyer en format numérique à l’adresses suivante :
lucie.plessis@univ-angers.fr