Cette édition soignée, avec sa couverture cartonnée, ses pages épaisses aux angles arrondis et sa reliure cousue, évoque un livre pour enfants. Il s’agit surtout d’un grand imagier qui reproduit les œuvres de Fabrice Hybert de 1982 à aujourd’hui. Si l’esthétique du livre est élégante, dessinée par l’Atelier Müesli, le petit livret de 31 pages relié au dos toilé est plutôt succinct.
Une courte introduction de la conservatrice du musée, Gaëlle Rageot-Deshayes, rappelle qu’il était déjà question de météo dans La Plus Belle d’Europe (1985), peinture de jeunesse achetée immédiatement par l’association des Amis du MASC. De ses premières études de gouttes de pluie à la vaste forêt artificielle composée de 100.000 arbres qu’il « graine » (selon ses mots) dans sa Vendée natale, l’artiste explore toutes les facettes d’un seul et même projet, selon la « tactique du ricochet » (Pascal Rousseau, La Vallée, Fondation Cartier, 2022).
L’article du commissaire Philippe Piguet propose un parcours de l’exposition, en mettant en avant les œuvres clés qui illustrent le rapport de l’artiste au climat. Le livret se termine par une conversation avec le conservateur Serge Fauchereau, qui élargit la notion d’environnement au « climat mental, sentimental, sensoriel » (Fabrice Hybert), ainsi qu’au biotope que nous créons et auquel nous nous adaptons.
Ilan Michel