Il y a des projets artistiques qui de fait débordent de leurs murs. C’est le cas des activités liées aux arts visuels du théâtre Les Quinconces-L’Espal, au Mans, dont Chloé Heyraud est la responsable. Son arrivée, en avril 2018, allait de pair avec l’obtention du label de Scène nationale et l’envie du directeur d’alors de donner plus de place aux arts visuels. Pour la saison 2019-2020, elle a choisi d’associer à la programmation Nicolas Hérisson, directeur du centre d’art de Piacé le radieux. En lien avec la situation du Mans et la position géographique de Piacé, elle sera axée sur le rapport entre ville et campagne, avec des œuvres présentées dans les deux théâtres et hors-les-murs.
Mais au-delà des expositions, Chloé Heyraud cherche à créer des relations avec les autres structures culturelles locales, qu’elles soient institutionnelles ou associatives. Dès son arrivée, elle a rejoint le Pôle arts visuels et le chantier d’amélioration des pratiques professionnelles, mais aussi plus récemment celui concernant le questionnement autour de l’insertion professionnelle des jeunes diplômés. Une pratique d’échanges collaboratifs qu’elle affectionne depuis ses débuts à la Cité du design, à Saint-Etienne, d’où elle est originaire. « La Biennale du design était à l’origine portée par l’école des Beaux-Arts, où j’ai été étudiante, explique-t-elle. Il y avait une émulation collective, qui englobait les musées, les écoles supérieures… » Après Saint-Etienne, Chloé Heyraud a travaillé à diverses expositions ou mené des projets de résidences, en lien avec des acteurs culturels différents. Au Mans, elle entrevoit de belles perspectives de développement pour les arts visuels. Hasard de calendrier ou besoin de renouveau ? Plusieurs directions ont ou vont changer. L’occasion de tisser de nouveaux liens et de lancer, ensemble, une dynamique.
Pascaline Vallée