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Émeline Moulard

Ancienne médiatrice culturelle au Site Saint-Sauveur, Rocheservière

12.04.2021

Émeline Moulard — Pôle Arts Visuels Pays de la Loire
Émeline Moulard

Comment devient-on médiatrice ?
Après des études d’histoire, j’ai suivi un master professionnel Valorisation des patrimoines. C’est la rencontre avec une médiatrice au centre d’art de Tarbes qui m’a convaincue que ce métier était pour moi. Ensuite, c’est sur le terrain, lors de mes différentes expériences, que j’ai acquis les savoir-faire et savoir-être nécessaires au métier : contact avec des publics variés (artistes, adultes et enfants, personnes en situation de handicap…), œuvres aux formes multiples, contexte du lieu d’exposition (ville ou milieu rural).

Qu’est-ce qui vous paraît le plus important dans votre rôle de médiatrice : incarner la rencontre avec le public, établir un contact avec ce dernier ou bien transmettre un « message » sur les artistes ?
C’est un équilibre entre ces trois choses. Tout d’abord, le cœur de métier est de faire découvrir des artistes et leurs œuvres. Être au contact des artistes au quotidien est pour moi d’une richesse inouïe. Ensuite, l’essence même du métier est d’incarner par les mots et les outils de médiation, la rencontre du public avec l’art. Quand la rencontre se produit, que la personne est émue ou interpellée par le propos de l’artiste, alors le travail est accompli.

Vous me dites que le métier de médiatrice n’est pas toujours considéré à sa juste valeur, qu’il n’est pas excessivement rémunéré (euphémisme) par rapport au temps de formation et souvent victime d’un turnover important : quels seraient les remèdes, d’après vous, pour une meilleure considération de votre métier ?
J’ai souvent été bien considérée dans mes diverses expériences comme c’est le cas actuellement au sein du Site Saint-Sauveur, lieu de rencontre entre patrimoine et création géré par Terres de Montaigu. Une solution serait d’intégrer les médiateurs beaucoup plus en amont, comme parties prenantes des projets, dès le départ d’une exposition ou d’une résidence. Connaissant le public, il ou elle est plus à même d’être le support de la rencontre entre l’artiste et un territoire. Lorsqu’il ou elle arrive après que le projet ait été écrit et finalisé et qu’il ou elle n’a pas eu l’occasion de rencontrer l’artiste auparavant, il est plus difficile de réaliser une médiation de qualité.

Quelle est la dernière exposition que vous avez vue de visu ?
Je suis curieuse d’arpenter le territoire où je me suis installée récemment. Ainsi, en octobre dernier, j’ai découvert l’abbatiale de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. Émilie Bransac, une artiste de la région y exposait ses sculptures de fils tissées à travers l’espace d’exposition.

Patrice Joly