Quelles sont vos activités ?
Je suis enseignante et plasticienne. C’est important d’avoir une pratique pour enseigner – une évidence en enseignement supérieur, pas en formation initiale… J’ai toujours été les deux, et entre les deux, mais mener ces activités de front est parfois difficile.
Enseignez-vous depuis longtemps ?
Diplômée des Beaux-arts de Lorient, j’ai enseigné à l’école d’arts plastiques de Vitré en 2004. Après avoir obtenu le concours d’assistante d’enseignement artistique, j’ai travaillé à celle de Châteaudun durant 7 ans. J’enseigne à la Maison des Arts depuis 2011. Cela fait 5 ans que je suis professeure, un grade de catégorie A. J’assure la coordination pédagogique des arts plastiques. Nous sommes 6 dans ce département, bientôt 7.
Comment se déroule votre enseignement ?
Notre public est composé pour moitié d’adultes et pour moitié d’enfants. Ma spécialité c’est le volume et la photographie. Je m’occupe de tous les cours classiques pour les enfants. Et j’ai une prépa pour les lycéen·ne·s qui souhaitent rentrer en école d’art. On travaille surtout en 2D, sur des thématiques qui nous permettent de nous renouveler. Pour rentrer aux Beaux-arts, il faut encore savoir dessiner. À cela s’ajoutent nos interventions dans les écoles primaires de Saint-Herblain et dans le collège du quartier.
Vous occupez-vous aussi des résidences ?
Oui, nous organisons une résidence de création par an. L’artiste doit avoir du temps pour lui·elle, mais l’échange avec les élèves est important. C’est poreux. Sur les 45 candidatures que nous recevons en moyenne, je réalise une pré-sélection de 10 projets. Après discussion avec mes collègues du département, nous retenons 5 personnes. Un jury composé des personnalités de la Maison des Arts les reçoit. Je n’ai pas plus de voix que les autres.
Bénéficiez-vous de formations ?
En tant que plasticienne, je ne cotise pas assez pour les formations. En tant qu’enseignante dans une mairie, mon organisme est le Centre National de la Fonction Publique Territoriale, et ce n’est pas satisfaisant. On s’auto-forme constamment entre nous. Il ne s’agit pas de se mettre à la page sur les logiciels, mais de parler de pédagogie, d’aller vers d’autres pratiques… J’ai pu être formée à la médiation avec une collègue grâce au CIPAC, au Palais de Tokyo durant 3 jours. C’était super !
Le Pôle arts visuels pourrait-il vous aider ?
Oui, j’ai d’ailleurs adhéré au Collège Formation l’année dernière. Les textes règlementaires doivent être remontés au ministère. Nous avons participé aux rencontres sur les pratiques amateurs et j’imagine un temps de rencontre entre les écoles et l’ANEAT (Association Nationale des Écoles d’Art Territoriales de pratiques amateurs) qui serait porté par le Pôle. Le réseau est important, on a besoin de ce maillage.
Entretien réalisé par Ilan Michel