Une grande pochette plastique sous le bras, Maxime Milanesi étale les dernières éditions : fanzine au risograph relié en spirale fluo, livre de poche toilé aux illustrations satiriques, grand recueil d’images sans parole à la couverture souple… les tirages vont de 200 à 4000 exemplaires. « Chaque projet a son format, sa raison d’être », explique l’éditeur. « Je publie ce qui me plaît, la ligne éditoriale n’est pas fermée ». Même s’il a toujours séparé sa formation en école de journalisme et à Sciences Po Paris 10 de son activité éditoriale, Maxime confesse que son parcours l’a « aidé à nourrir une analyse critique » et à se « méfier des modes ». Avec sa compagne Claire Schvartz, il monte en 2009 dans la capitale une maison d’édition venue du fanzine : FP&CF (Frédéric Pierre & Camille Françoise, leurs deuxièmes prénoms). Les premières revues sont participatives et attachées à l’image photo, sous forme d’appels à contributions (Tell mum everything is ok), puis, peu à peu, « migr[ent] vers le graphisme et l’illustration contemporaine ».
Maxime est arrivé à Nantes il y a 6 ans. Un atelier à la Maison de Quartier Madeleine-Champ de Mars durant 2 ans, « juste pour nous », un premier projet d’exposition de dessins d’art brut au lieu unique en 2018 : le studio s’installe dans le paysage nantais. Mais en région, les lieux de diffusion sont limités pour le fanzine. Même si « ce ne sont pas les ventes qui [l]’intéressent, mais le travail avec les artistes », l’association s’est toujours positionnée à l’échelle internationale : un distributeur aux États-Unis et en Asie et, depuis peu, un diffuseur en France, Belgique, Suisse, … jusqu’en Corée.
Récemment, une aide régionale à la structuration éditoriale a été l’occasion pour FP&CF de lancer une nouvelle collection (prévue pour 2024) qui « donne à voir les artistes au travail ».
En parallèle, Maxime travaille depuis 2018 en tant que chargé de production du Pôle Print de Bonus. « Je mets à profit 15 ans d’expérience en édition » : « l’atelier est un lieu de conseil, pas seulement de commande ». La même année, il découvre le Pôle arts visuels qui partage le même bâtiment. Très vite, le réseau lui donne l’occasion de rejoindre un espace de concertation avec d’autres éditeurs : agenda partagé et participation aux Salons et aux festivals de la région. En 2020, il bénéficie du dispositif TRAJET.
Entretien réalisé par Ilan Michel