→ Matière vive est un parcours expérimental d’accompagnement des artistes professionnel·les ou en voie de professionnalisation, en Pays de la Loire, sur-mesure, par étapes et à la carte, dans une dimension collective et individuelle s’appuyant sur un programme de compagnonnage pensé avec les professionnel·les de la région.
→ Porté par le Pôle arts visuels Pays de la Loire, Matière vive est soutenu par la Fondation de France et la Région Pays de la Loire et s’adresse aux artistes en activité dans le champ des arts visuels et domicilié·es en Pays de la Loire.
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Chaque mois, le Pôle arts visuels Pays de la Loire met en lumière les strutures et acteur·ices qui contribuent au compagnonnage dans le cadre du dispositif Matière vive.
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Bénédicte, pourriez-vous nous présenter la collectivité dans laquelle vous travaillez, la commune de Mauges-sur-Loire, son service Culture, et plus précisément les actions que vous menez en faveur des arts visuels ?
Mauges-sur-Loire est une commune nouvelle créée en 2015. Elle regroupe onze communes déléguées. Le service Culture fait partie du pôle Services à la population, qui est localisé à Saint-Florent-le-Vieil. Le service coordonne l’action culturelle sur l’ensemble de la commune et gère l’école de musique, le réseau des bibliothèques et la Micro-Folie. Il propose des expositions tout au long de l’année ainsi que des actions de médiation.
Mes missions concernent très largement les arts visuels : la mise en place d’un festival de courts-métrages jeunesse, des expositions d’art contemporain à l’abbaye de Saint-Florent-le-Vieil, un symposium de sculptures monumentales qui regroupe chaque année environ 7 artistes sculpteur·rices et enfin un projet d’éducation artistique et culturel qui touche chaque année environ 800 élèves.
Mauges-sur Loire est située en territoire rural, au cœur des Mauges, un territoire singulier par sa géographie et son histoire. Quelles en sont, selon vous, les particularités marquantes ?
Par ailleurs, l’abbaye de Saint Florent le Vieil est un espace d’exposition atypique, vaste et majestueux et qui implique sans doute aussi certaines contraintes. Comment ces spécificités influencent-elles votre programmation et le travail des artistes accueilli·es ?
Mauges-sur-Loire est un vaste territoire rural avec des communes déléguées très différentes. De plus, la commune est constituée de deux polarités : Montjean-sur-Loire / La Pommeraye et Saint-Florent-le-Vieil. La présence de la Loire est aussi un marqueur fort du territoire.
L’abbaye de Saint-Florent-le-Vieil est un monument patrimonial classé au titre des Monuments Historiques ce qui représente un réel atout pour la commune. Prestigieux, les espaces d’exposition de l’abbaye sont très vastes et atypiques : le rez-de-chaussée est haut de plafond, lumineux et dispose de cimaises blanches, permettant aux artistes de fixer directement leurs œuvres dessus. Les caves, au sous-sol, proposent un espace plus resserré et sombre avec très peu de systèmes d’accroche actuels. Cet espace est contraignant, tant dans le choix de l’artiste puisqu’il faut veiller à ce qu’il ou elle puisse investir l’espace (2D et 3D), qu’en termes de scénographie. Avec le temps, nous trouvons des solutions pour occuper cet espace : projections vidéo, œuvres sur socles ou tables inclinées.
Vous êtes fortement investie dans le dispositif Matière vive notamment à travers le compagnonnage. Qu’est-ce qui a motivé cet engagement de votre part ?
En effet, le service Culture a souhaité s’investir dans ce dispositif pour diverses raisons. Tout d’abord pour s’inscrire pleinement dans le réseau du Pôle arts visuels et pour participer à la valorisation de la création contemporaine sur le territoire. En outre, lorsque je suis arrivée en poste à Mauges-sur-Loire, il était important pour moi d’intégrer le réseau et d’être partie prenante des initiatives proposées par le Pôle arts visuels Pays de la Loire. La commune possède des atouts, dont un bel espace d’exposition et des moyens humains au service de la programmation d’exposition et de la médiation culturelle. Nous souhaitions que le Pôle arts visuels puisse en bénéficier dans le cadre du dispositif Matière vive pour soutenir la création régionale. De plus, nous avons saisi l’opportunité de la signature d’un CLEA à l’échelle de Mauges Communauté pour inscrire notre compagnonnage dans l’action culturelle et artistique. En effet, nous avons souhaité accompagner une artiste sur des missions auxquelles les artistes sont de plus en plus amené·es à se positionner dans le cadre d’appels à projets d’éducation artistique et culturelle.
Dans le cadre de Matière vive, vous avez initié plusieurs rencontres et adressé plusieurs propositions aux artistes lauréat·es de Matière vive :
— visite d’atelier de Blandine Berthelot et Daniel Van de Velde à Nantes
— invitation de Blandine Berthelot pour des interventions EAC à l’automne 2025 auprès de scolaires
— Alice Suret-Canale participera quant à elle à une exposition collective à l’été 2025 à l’Abbaye de Saint-Florent-le-Vieil
Pouvez-vous nous en dire plus sur ces différentes rencontres et événements et les choix qui ont guidé ces invitations ?
Le Pôle arts visuels est venu en visite à l’abbaye dans le cadre d’une journée de formation avec Matière vive. C’est à cette occasion que j’ai rencontré Blandine Berthelot, Alice Suret-Canale et Daniel Van de Velde.
J’avais beaucoup apprécié le travail de Daniel Van de Velde et il m’a proposé de le rencontrer dans son atelier à Nantes. Avec Elodie Raimbault, responsable du service Culture, nous avons tout de suite pensé que ses œuvres seraient mises en valeur à l’abbaye. Nous projetons donc une exposition en septembre 2026.
Lors de ce déplacement à Nantes, nous en avons profité pour rencontrer Blandine Berthelot dans son atelier. À la suite de plusieurs échanges avec Mélaine Rouger, nous souhaitions lui proposer de participer à un projet CLEA (contrat local d’éducation artistique et culturel). Nous avons été séduites par son approche plastique, son travail en lien avec les traditions et le patrimoine mais aussi sa volonté de transmission. Par ailleurs, cette proposition d’ateliers avec les scolaires sera couplé d’une résidence de création au Prieuré à Montjean-sur-Loire. La commune mène une réflexion quant à la vocation de ce site. Le fait d’y installer une résidence et des ateliers de pratique artistique permettra d’expérimenter un nouvel usage du lieu.
Enfin, c’est tout naturellement qu’Alice Suret-Canale a rejoint notre programmation estivale. En effet, nous recherchions un·e artiste qui travaillait autour du corps en mouvement, des œuvres très colorées pour contraster avec les deux autres artistes qui exposeront.
Selon vous, en quoi l’accompagnement des artistes dans le cadre de Matière Vive contribue-t-il à structurer le secteur des arts visuels et à professionnaliser l’ensemble de ses acteurs et actrices ? Plus concrètement, qu’apporte ce dispositif et plus largement le Pôle arts visuels à une collectivité comme la vôtre ?
Ce dispositif permet l’émergence d’artistes évoluant sur notre territoire et a la volonté de faire rayonner les structures et acteur·rices des arts visuels tout en créant du lien entre elles et eux.
Matière vive permet aux artistes de se professionnaliser et de se confronter, notamment, aux problématiques des collectivités (manque de moyens humains, budget resserré, etc.)
Pour notre collectivité Matière vive a été une opportunité de rencontrer des artistes installé·es sur le territoire. Le Pôle arts visuels a donc joué un rôle ressource. Par la suite, nous souhaitons continuer à valoriser la création artistique locale, et ainsi réduire nos frais de déplacement lesquels représentent une grande part du budget exposition.
L’accompagnement proposé par Matière vive permet-il, selon vous, de renouveler le regard porté sur la dynamique du réseau et les partenariats potentiels entre les structures ?
Cet accompagnement est venu renforcer les liens entre les structures. Il fédère et permet de mieux se connaître.
Matière vive est soutenu par la Fondation de France et la Région Pays de la Loire