La vie est affaire de choix, la photographie encore plus. Face au sujet, cadrer. Ensuite, trier, exclure, puis choisir le format, le support, l’agencement. La pratique elle-même peut prendre différentes formes. Photographe depuis une dizaine d’années, Camille Hervouet aime naviguer entre plusieurs activités : les projets artistiques, la plupart du temps réalisés en résidence, seule ou avec son compagnon Grégory Valton, mais aussi des commandes pour des architectes, ou encore l’enseignement, que ce soit sous forme d’intervention en milieu scolaire ou dans des écoles d’enseignement supérieur. Pour pouvoir continuer plus simplement à enseigner dans ces dernières, elle a passé une VAE (Validation des Acquis de l’Expérience), à l’école des Beaux-Arts de Lorient, en 2017. L’occasion de prendre un temps de recherche pour formuler et asseoir sa démarche artistique. Au centre de celle-ci, à tendance documentaire, les paysages « communs ». Un terme qu’elle utilise au sens de « collectifs » (qui nous appartient à tous), mais aussi de « banals », familiers.
Pour Camille Hervouet, rien n’est figé. Questionner les mots et les images, penser la forme et ses effets, trouver les manières de transmettre et d’accompagner, font partie de son quotidien. Une ligne de conduite qui guide aussi les PUI (Pratiques et Usages de l’Image), rencontres mensuelles dont elle est (entre autres implications associatives) l’une des organisatrices. Toujours dans l’idée que la photographie est multiple, des photographes, mais aussi plasticiens, universitaires ou iconographes y sont invités, non pas à exposer leur vision mais à partager leurs questions autour de la fabrique de l’image.
Pascaline Vallée
