Vous souvenez-vous d’un émoi artistique que vous souhaiteriez partager avec nous ?
La Maison de Jean Pierre Raynaud que j’ai vu au CAPC de Bordeaux en 1993. Coup de cœur d’une vie, ce fut aussi une triple découverte : l’installation en tant que telle, l’œuvre et la vie de cet artiste et la médiation qui nous permettait de l’appréhender. L’art contemporain est le fil rouge de mon parcours mais une autre révélation, le patrimoine architectural, est issue de mon point d’ancrage en Poitou-Charentes. Enfin, étant originaire d’Angoulême, la BD me passionne depuis toujours.
Vous êtes titulaire d’une maîtrise en histoire de l’art et d’un master 2 en didactique du FLE, comment ce double cursus nourrit votre parcours ?
La formation en Français Langue Étrangère s’est avérée optimale par ces aller et retour constants entre la réflexion didactique et la pratique de cours. La création d’outils pédagogiques m’a permis de transférer ces compétences dans les domaines culturel et artistique, et, par la suite, me permettre d’enseigner l’histoire de l’art.
J’ai enseigné en Espagne, Roumanie et au Maroc. D’ailleurs, à Tanger, j’ai conçu un manuel de français pour découvrir le patrimoine et la scène artistique tangéroise. J’ai pu y mentionner entre autres, des artistes français passés par cette ville, comme Delacroix ou Matisse. Finalement, l’apprentissage du français s’est avéré un prétexte pour emmener mes apprenants visiter la ville et voir des expositions d’art, et ainsi revenir à la médiation culturelle et à l’histoire de l’art.
Que retenez-vous de votre poste de chargée de relation au public au Lieu Unique ?
C’était passionnant et formateur, puisqu’en plus de travailler sur le spectacle vivant, j’étais chargée de toute la chaîne de médiation des expositions de cette scène nationale : depuis le recrutement des médiateurs, en passant par leur formation, la gestion des plannings et des réservations, la conception des outils de médiation. Aussi, pendant cinq ans, nous avons travaillé à la mise en accessibilité de la programmation culturelle pour les personnes en situation de handicap.
En partant du Lieu Unique en 2017, je suis revenue au plus près des publics, avec notamment le collectif d’historiennes de l’art, les Têtes Renversantes. Forte de compétences diverses : médiation, enseignement, formation, conception d’outils de médiation, je suis aujourd’hui slasheuse de la médiation et de l’accessibilité culturelle. En tant qu’indépendante, je réinvestis et met à profit mes compétences à 360° au service d’une meilleure inclusion culturelle.
Quels sont vos liens avec le Pôle Arts Visuels ?
Au pôle, je suis dans le collège EAC (Éducation Artistique et Culturelle) et nous travaillons sur les sujets liés à la médiation, comme en novembre 2021, avec l’organisation d’une journée de sensibilisation à l’accessibilité culturelle.
Hélène Cheguillaume