Pourrais-tu revenir sur ton parcours et ton intérêt pour la formation ?
Après un DEUG d’histoire de l’art à Nantes, j’ai suivi la maîtrise Métiers de l’exposition à l’université Rennes 2. Puis un DEA Recherche sur Art et politique, mais je voulais travailler. Avec Céline Guimbertaud, une camarade, nous créons en 2004 une agence de communication, d’édition et d’organisation d’événements, sous la forme d’une SARL, une structure de prestation qui nous permette de vivre. En 2009, nous remportons le marché lancé par le Département de Loire-Atlantique pour accompagner les artistes bénéficiaires du RSA. La question de la formation est arrivée en 2014 lorsque les artistes ont ouvert des droits à la formation.
Quelles sont les missions de l’agence amac, agence spécialisée en art contemporain ?
Le conseil, la formation, la production et la coordination de projets. amac mène des études pour des associations ou des collectivités – actuellement, par exemple, sur l’activité des artistes plasticien·nes en Occitanie. En Loire-Atlantique, nous accompagnons les artistes sur une période allant de 12 à 18 mois, mais notre activité de formation est plus vaste : coordination pédagogique, intervention en école d’art, formation métier (communication, gestion) et technique (pratiques artistiques), en partenariat avec des ateliers dans toute la région – OuOùOuh pour la gravure, l’Atelier du Haut-Anjou pour la création textile… Nous n’avons jamais abandonné l’activité éditoriale, qui n’est pas rentable, mais nous y tenons ! Nous venons de lancer la monographie de Daniel Nadaud.
Comme êtes-vous organisés et quelle est ta fonction au sein de l’agence ?
Nous sommes 3 co-gérantes, Céline Guimbertaud, Marie-Charlotte Gain-Hautbois et moi. Mes collaboratrices dirigent l’antenne à Paris, moi à Nantes. Depuis 5 ans, je travaille avec un salarié en CDI, Léo Bioret, avec qui je partage l’accompagnement des artistes – 120 cette année ! Mon rôle se situe tant au niveau de la coordination que de l’animation des formations. Nous recevons des financements du Département de Loire-Atlantique, des structures qui font appel à nous, et des artistes qui bénéficient des financements de la formation.
Comment fais-tu pour intéresser les artistes aux questions administratives ?
Je pratique une pédagogique active. En journée d’information thématique ou en rendez-vous individuel, je suis là pour répondre à des cas concrets. Je pars des besoins et du niveau de connaissance des participants. Plus c’est théorique, plus je multiplie les mises en pratique. Les temps collectifs permettent aux acteurs d’échanger, créer un réseau de solidarité et prendre de la hauteur sur leur situation personnelle. Avec le distanciel, nous avons dû abandonner plusieurs offres de formation.
Depuis combien de temps es-tu engagée dans le Pôle ?
Depuis le début ! D’abord vice-présidente, j’ai été présidente de 2019 à 2021. Période pendant laquelle le Pôle a été très actif en lançant plusieurs études, notamment sur l’impact de la pandémie. Je me suis beaucoup impliquée dans le bureau. J’avais envie de porter des chantiers qui me tiennent à cœur : l’amélioration de condition de travail des artistes, l’observation participative, la mise en réseau, l’accompagnement. Aujourd’hui, je suis titulaire du collège Administration et juridique, en support pour les autres collèges. Je maintiens ma présence dans les chantiers où j’étais impliquée.
Entretien réalisé par Ilan Michel