Lancée en 2020, l’étude sur la rémunération des artistes dans les structures de diffusion du secteur des arts visuels à Nantes a été initiée par le Pôle arts visuels Pays de la Loire en partenariat avec la Ville de Nantes. Le Pôle arts visuels contribue en effet aux réflexions sur les questions liées à la structuration de la filière des arts visuels, à la reconnaissance des professionnel·les et à l’amélioration des conditions de travail des artistes. C’est dans cette perspective que s’est inscrite la réalisation d’une étude prospective pilote à l’échelle de la ville de Nantes sur les questions de la rémunération des artistes. L’objectif, pour la Ville de Nantes et le Pôle arts visuels, était double. Il s’agissait d’abord de constater les pratiques de rémunération des lieux de diffusion à l’endroit des artistes pour ensuite identifier des leviers d’action et différentes préconisations susceptibles de favoriser l’amélioration des pratiques en la matière.
Une des spécificités de la démarche a résidé dans le travail de coopération qui s’est opéré entre la sociologue choisie pour diriger l’étude (Marjorie Glas) et un comité de suivi composé d’acteurs et actrices de la filière. Ce comité, composé d’artistes, de responsables de lieux et d’un universitaire, tous et toutes durablement investies dans le Pôle arts visuels, a en effet accompagné la démarche scientifique de collecte et d’analyse des données durant plus d’un an. Les échanges, réguliers, entre les chercheuses et le comité, ont porté sur chaque étape de l’enquête : élaboration des objectifs de l’étude, modalités de l’enquête (sélection des échantillons enquêtés, élaboration des grilles d’entretien), analyse des données et enfin préconisations et leviers d’action ont pu être largement discutés. La présence de ce comité de suivi a été un atout précieux pour l’étude, car elle a permis d’ajuster la démarche adoptée aux réalités du secteur des arts visuels à Nantes. Les résultats de cette enquête, qui sont ici présentés, sont le fruit de cette riche coopération et de l’investissement de ces membres.
L’étude a en outre été présentée à deux occasions dans le cadre de temps collectifs dédiés aux échanges avec les professionnel·les de la filière désireux de suivre l’enquête. Ces échanges ont permis de s’assurer du réalisme de l’analyse proposée et de la pertinence des préconisations et des leviers d’actions présentés. Gageons que ce précieux travail de collaboration entre chercheuses et acteurs et actrices culturelles donnera lieu à un outil de réflexion utile et mobilisable par les acteurs et actrices de la filière arts visuels, susceptible, nous l’espérons, de modifier les pratiques et d’améliorer les logiques de rémunération.
Un temps de restitution publique a également permis de partager les résultats de l’étude et d’échanger sur les préconisations de celle-ci.