L’UNESCO a joué un rôle important auprès des États membres en relation au monde culturel pour protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles pendant la crise de la COVID-19, en ralliant les parties prenantes autour d’un partage de connaissances dans un esprit de solidarité et de coopération exceptionnel.
– Plus de 170 débats ResiliArt, dans plus de 65 pays, entre le 15 avril et le 21 octobre 2020.
– Un dialogue en ligne avec les grandes organisations intergouvernementales (OIG) et banques de développement régionales le 17 avril 2020.
– Un dialogue en ligne avec plus de 130 Ministres ou Vice-Ministres de la culture le 22 avril 2020.
– La publication d’un bulletin hebdomadaire Culture & COVID-19 : Impact et Réponse en vue de donner un aperçu de l’évolution rapide de la situation.
La crise a été révélatrice des fragilités du milieu des arts et de la culture. Des fragilités préexistantes que la crise a exacerbées. Elle
a fait ressortir des lacunes dans la protection sociale et économique de ceux qui sont au coeur des industries culturelles et créatives, à savoir les artistes et les professionnels de la culture, souvent des indépendants aux multiples employeurs. Là où existaient des régimes spéciaux, ils ont été mis à l’épreuve. Ce sont l’ensemble des activités des artistes qui se sont vues durablement affectées par les mesures de confinement : ateliers, galeries, appels à projets, résidences, cours, salons, marchés, spectacles en direct, etc. Plus leur reprise sera retardée, plus ces activités seront durablement affectées.
La crise a également accéléré le mouvement de transformation numérique, en soulevant de vraies questions sur la viabilité économique des entreprises culturelles, des médias, des organisations à but non lucratif et en ce qui concerne les conditions de travail des artistes et des professionnels de la culture. Bref, sur leur viabilité en dehors des aides de l’État. Les multinationales du Web qui se distinguaient dans la nouvelle économie ont vu leur position se consolider. L’absence de régulation s’impose comme un enjeu de politique publique encore plus urgent, notamment pour l’accès aux données à partir desquelles les politiques publiques pourront être élaborées. Si rien n’est fait, les statistiques culturelles, qui ont permis d’asseoir la politique culturelle sur des bases solides depuis une cinquantaine d’années, perdront en valeur faute d’un accès aux données sur la participation culturelle dans
l’univers numérique. La transformation touche tout autant la création, la production et la diffusion que l’accessibilité et la monétisation.
Le milieu artistique et culturel est un écosystème fragile que les gouvernements ont mis des années, voire des décennies, à soutenir
patiemment, méthodiquement, par des politiques culturelles et des investissements publics importants. Tout cet effort risque d’être
anéanti si rien n’est fait. Des artistes de talent n’exerceront plus leurs arts. Des créateurs ne pourront plus pratiquer leur métier. Des pans entiers de la chaîne de valeur pourraient s’écrouler (salles de spectacle, cinémas, médias communautaires, etc.), ce qui aurait un effet dévastateur à la fois sur la capacité de chacun à exercer le droit de participer à la vie culturelle et sur la diversité des expressions culturelles. Face à la mondialisation des marchés et à la transition vers le numérique, les industries culturelles et créatives n’ont plus d’autre choix que de s’adapter en développant de nouvelles compétences, de nouvelles pratiques et de nouveaux modèles économiques.
Par ce guide pratique, l’UNESCO entend rendre justice à l’ingéniosité et aux efforts déployés par ses États membres pour protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles sur leur territoire. La culture comme vecteur de sens et d’identité est devenue encore plus essentielle en temps de crise pour des populations qui ont perdu tous repères.
Face à l’urgence de la situation, des mesures exceptionnelles ont été prises par les gouvernements, la société civile et le secteur privé en vue d’aider les artistes, les créateurs, les organismes, les entreprises et les institutions culturelles à
traverser la crise.
Ce guide en fait un recensement, en présentant un échantillon des bonnes pratiques adoptées par les gouvernements et la société civile des quatre coins du monde. Nombre de gouvernements ont également appliqué des mesures destinées à préparer la reprise en redéployant les politiques culturelles et mécanismes existants d’appui aux arts et à la culture. On les retrouvera également dans ce guide.
L’UNESCO est profondément engagée en faveur de la protection et de la promotion de la créativité humaine.
Se trouvent réunies dans ce guide pratique des pistes d’actions concrètes pour qui cherche des solutions.
L’Organisation entend ainsi se faire le témoin et le relais de pratiques instructives.