→ Matière vive est un parcours expérimental d’accompagnement des artistes professionnel·les ou en voie de professionnalisation, en Pays de la Loire, sur-mesure, par étapes et à la carte, dans une dimension collective et individuelle s’appuyant sur un programme de compagnonnage pensé avec les professionnel·les de la région.
→ Porté par le Pôle arts visuels Pays de la Loire, Matière vive est soutenu par la Fondation de France et la Région Pays de la Loire et s’adresse aux artistes en activité dans le champ des arts visuels et domicilié·es en Pays de la Loire.
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Chaque mois, le Pôle arts visuels Pays de la Loire met en lumière les lauréat·es sélectionné·es dans le cadre du dispositif Matière vive.
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Peux-tu te présenter ? Quel est ton parcours professionnel ?
Je m’appelle France Parsus et je suis peintre. Je me suis installée à Nantes en 2017 après 11 années passées à Berlin. J’ai fait des études aux Beaux-Arts et en psychologie. En parallèle de mes études j’ai travaillé dans de nombreux domaines, avec comme fil conducteur un attrait pour le social, l’éducatif et l’artistique.
Cela fait maintenant plus de quinze ans que je consacre l’essentiel de mon temps à la pratique de la peinture. Mon expérience en Allemagne a été fondamentale, le rapport à ce médium étant très différent de celui qu’il a pu être en France dans les dernières décennies. La peinture est en effet restée très présente dans le paysage artistique allemand contrairement à ce qui a pu se passer en France au début des années 2000.
Comment se construit ta pratique personnelle ?
Je travaille surtout la peinture à l’huile, j’aime beaucoup l’aspect chimique, la temporalité de l’huile, les temps de séchage. Je procède par couches, liquides, par effacement aussi. J’essaie de faire vibrer les couleurs. La question de l’apparition de l’image se pose autant de manière concrète que théorique.
La plupart du temps je travaille en série. Cela me permet de développer mes recherches et mes questionnements. La lecture a une place importante, que ce soit de la théorie ou de la fiction, j’ai besoin de me nourrir d’écrits et cela me permet d’approfondir les thématiques que j’explore. Je commence souvent à partir de photographies dont je retire beaucoup d’éléments, pour mettre une forme de distance. Puis vient en général un temps dédié au dessin, jusqu’à ce que l’entrée en peinture commence réellement.
Depuis peu, j’ai commencé à travailler en volume. D’abord avec des moulages en plâtre, puis j’ai eu l’opportunité de faire une résidence autour de la porcelaine à Limoges, au sein d’un collectif d’artistes nommé « Roue libre ». Cela a été une étape importante pour moi, tant avec la découverte d’un nouveau médium qu’avec le surgissement de nouveaux questionnements sur la peinture.
Comment as-tu connu le dispositif Matière vive ? Et pourquoi as-tu souhaité être accompagné·e dans le cadre de ce parcours d’accompagnement ?
Lorsque j’ai découvert le dispositif Matière Vive, cela a eu une résonance toute particulière. En effet l’accompagnement proposé semblait pouvoir combler certaines lacunes et répondre aussi à une envie de professionnalisation, d’inscription dans le territoire. En France le secteur fonctionne différemment du système allemand dans lequel j’avais pu évoluer jusqu’alors.
Suite à ces premiers mois au sein du parcours d’accompagnement Matière vive, peux-tu nous dire quels ont été les effets sur ton parcours professionnel ? Que retiens-tu des différentes étapes et rencontres du dispositif ?
Après quelques mois au cœur du dispositif, j’ai pu accéder à de nombreux outils et développer des connaissances à la fois théoriques et pratiques. J’ai pu mener une réflexion sur le statut d’artiste-auteur·ice et m’interroger sur les manières d’en améliorer les conditions, en dépit du contexte actuel.
Ces premiers mois m’ont aidée à avoir une meilleure compréhension de l’écosystème régional et à mieux visualiser comment s’y inscrire. L’accompagnement a aussi favorisé beaucoup de rencontres avec des lieux et des professionnel·les de profils très divers.
Je sens également que mon travail a gagné en visibilité et tout cela a un impact fortement positif sur le sentiment de légitimité !
Comment le travail en groupe nourrit-il ton parcours d’accompagnement ?
La force du travail en groupe est palpable, que ce soit dans le partage d’expériences, de pratiques et de connaissances, mais aussi l’énergie du groupe en lui-même et le soutien collectif qui s’est mis en place. Cela confirme que dans ce domaine, beaucoup de parcours sont possibles et que la variété des profils est une force.
Tout cela est extrêmement précieux. Je profite de cette occasion pour adresser un grand merci à Mélaine, à toute l’équipe du Pôle arts visuels et aux artistes de Matière Vive.
As-tu quelques actualités à nous partager ?
Grâce au compagnonnage Matière Vive, j’ai pu participer à RDV demain (3ème édition) un temps de rencontre organisé par le Grand Café qui invite des professionnel·les hors région à rencontrer les artistes dans leurs ateliers.
Par ailleurs, je viens de m’installer aux ateliers de Bonus, pour une durée de deux ans.
En effet, je suis lauréate du Prix des arts visuels de la ville de Nantes, ce qui me permet d’avoir accès à un atelier au sein du collectif Bonus, mais également de bénéficier d’une bourse, d’un accompagnement professionnel et d’une exposition avec les autres lauréat·es pendant le voyage à Nantes 2026 à L’Atelier.
Matière vive est soutenu par la Fondation de France et la Région Pays de la Loire